EMERGENCES
Du 10 au 28 novembre 2021
Un premier trait qui génère un deuxième, deux traits qui en appellent un troisième, et trois traits qui donnent naissance à la multitude. Tel est le processus de création à l’origine des compositions de Xiaojun Song, à l’instar du principe de genèse taoïste. Selon Laozi, la Voie ou le Tao est unique et engendre toutes les choses de ce monde dans ce même mouvement.
Chaque trait n’a pas de cause en soi, sa raison d’être ne réside que dans la poursuite du mouvement donné par le précédent. De simples traits naissent des structures filiformes qui se mêlent, s’enchevêtrent, tournoient et s’entrechoquent en de plus larges architectures. La composition finale ne précède à aucun trait, elle n’est que la conséquence fortuite de leur agencement ; et pourtant, elle s’impose au spectateur avec une évidence troublante. Des formes abstraites, des illusions, des paysages se dessinent. Du sens émerge.
« L’Un donne Deux, le Deux donne Trois, et le Trois engendre la totalité du monde. »
(Laozi, Le Livre de la Voie et de la Vertu)