P’tite Interwiew de Bokito « Empreintes des cimes »
« Empreintes des cimes », pourquoi ce titre ?
Parce qu’il y a deux éléments visuels dans mon travail pour cette exposition mais aussi dans mon travail depuis un an et demi : les mains et la montagne. En effet, je parle souvent de notre rapport, notre influence à la montagne en tant qu’être humain et donc mon titre fait référence à une empreinte qu’on laisse sur la montagne, un jeu de mot qui colle à mon expo !
Ta technique de prédilection est le pointillisme, pourquoi ce choix ?
J’utilise le pointillisme pour faire référence à la texture de la peau quand je dessine des mains afin d’avoir une sorte de dégradé plus ou moins continu. Néanmoins, j’utilise une technique différente pour d’autres éléments comme des arbres, par exemple, où je fais plutôt des petits traits ou des minis arabesques pour créer plus de texture. Et puis, pour moi, le point est l’empreinte la plus simple qu’on puisse avoir sur le papier et il me permet de créer une double lecture : lorsqu’on observe mes toiles, on ne voit vraiment pas la même chose de loin ou de près !
Que cherches-tu à représenter à travers les mains, pour qu’elles soient si présentes dans tes oeuvres ?
Pour moi, les mains sont belles, mais elles représentent aussi l’idée d’agir, de toucher, d’interagir avec le monde. Quand tu observes les mains de quelqu’un, tu peux en apprendre beaucoup sur ce qu’il fait. Par exemple, les mains des artisans sont souvent plus abîmées, tandis que celles des pianistes sont généralement plus longues et fines. Nos mains témoignent de nos actions et de notre métier, et je trouve ça fascinant.
On remarque dans ton expo une « corde » rouge sur la plupart de tes oeuvres, peux-tu m’en parler davantage ?
Cette corde est pour moi un fil rouge qui me permet de parler du lien. Je voulais l’expérimenter afin de voir comment créer des formes aussi, des montagnes, de manière différente dans un style beaucoup plus abstrait que ce que j’ai l’habitude de faire avec le pointillisme.
Ton parcours d’architecte t’as -t-il influencé ou aidé dans la mise en place de ton exposition ?
Oui totalement ! La première chose que j’ai faite pour créer cette exposition, avant même de créer mes œuvres, était de construire l’espace et de voir les qualités des différentes surfaces qui étaient à ma disposition avec des plans. Faire des petits plans en y apposant mes idées, c’est quelque chose que je faisais tout le temps pendant mes études d’architecte et c’est grâce à ça que j’ai créée l’expo ! Puis, j’ai aussi fait du modèle vivant en école d’archi : c’est ce qui m’a donné envie de dessiner des mains !
Pourquoi avoir placé un banc dans ta scénographie :
Je voulais absolument qu’il y ait un banc dans mon exposition pour plusieurs raisons. D’abord, je trouve que c’est hyper important qu’il y est des bancs en montagne. Je trouve qu’il n’y en a pas assez, alors qu’ils permettent de se poser et de contempler la vue ! Puis, ça me rappelle surtout un rituel qui nous tient à coeur, mon meilleur ami et moi : on prend des tacos et on se pose sur un banc sur les monts du lyonnais, face à la vue sur Lyon, et on refait le monde !
Peux-tu nous parler du mini Bokito qui est présent dans pratiquement toutes tes oeuvres ?
Je ne voulais pas avoir une signature classique alors j’ai commencé à ajouter cette signature sur mes œuvres en Amérique latine quand je dessinais des grandes peintures murales comme ça, il y avait un petit personnage un peu sympathique qui me représentait. Petit à petit, c’est devenu le « mini Bokito ».