Le titre de ton exposition, visible à l’Alcôve depuis le 19 février et jusqu’au 8 mars, est « EXUVIE ». Que signifie-t-il ?
Le terme Exuvie, tout comme Amalgame, le titre de ma première exposition, est à la fois scientifique et poétique, un terme qu’on n’entend pas souvent mais qui a sa signification propre. Il fait référence à la transformation, à l’enveloppe que certains animaux, comme les insectes, abandonnent lors de leur mue. C’est un phénomène qui m’intéresse et qui me touche personnellement, puis que l’on expérimente toutes et tous, tout au long de notre vie.
Peux-tu nous décrire ton processus de création ?
Ma démarche se déploie en plusieurs étapes. Tout d’abord, je commence par une phase de recherche : je me nourris d’images provenant de diverses sources, qu’il s’agisse de sculptures ou du travail d’autres artistes. Je travaille ensuite avec des outils numériques, avec le digital, mon support de prédilection, qui me permet d’explorer les couleurs et les textures. Puis, j’arrive à l’étape de la peinture à l’huile. Le digital et la peinture à l’huile sont comme des « colocataires » : ils s’influencent mutuellement, mais chacun conserve sa propre finalité.
La représentation du corps semble un élément central dans ton travail. Ces corps sont-ils ceux de modèles vivants qui auraient posé pour toi ?
(rires) Mes colocataires m’ont effectivement demandé de poser pour eux à plusieurs reprises, mais je préfère utiliser des photos prises de moi-même. J’aime maîtriser entièrement le processus de création, et cela commence par la photographie. Les images que je prends deviennent ensuite la base pour la peinture. Je préfère ne pas travailler directement d’après un modèle vivant, mais plutôt construire l’œuvre de A à Z à partir de mes propres références.
Ton exposition offre une expérience multisensorielle, combinant peinture, dessin, photographie, et même une dimension sonore avec des compositions musicales accessibles via QR codes. Peux-tu nous parler de tes intentions derrière cette approche ?
Durant mes études, j’ai appris à travailler sur différents supports. Pourtant, j’ai souvent ressenti une frustration en voyant des expositions limitées à un seul médium. C’est pourquoi, dans cette exposition, j’ai voulu exploiter l’ensemble des outils à ma disposition. L’enjeu était de trouver une cohérence entre ces médiums variés – que ce soit les toiles, la réalité augmentée via les QR codes ou la musique du piano, qu’ils puissent dialoguer sans s’entraver les uns et les autres. Mon intention était de relier l’espace physique de la galerie à une réalité augmentée, de manière à enrichir la perception de l’œuvre et l’expérience du public.
Ta passion pour la nature et l’escalade a-t-elle influencé ta peinture ?
Oui, énormément, surtout dans la représentation des corps. L’escalade, en particulier, m’a beaucoup inspirée. J’aime mettre en avant les muscles, les mains des grimpeurs. Les œuvres que je crée ont souvent un aspect organique, et je crois que cette influence se reflète dans la manière dont j’aborde la représentation du corps humain.
Quels sont tes projets pour l’avenir ?
Je suis très excitée à l’idée de développer davantage de projets audiovisuels, et des œuvres encore plus immersives !
Exposition « EXUVIE », du 19 février au 08 mars 2025 à la Galerie l’Alcôve