La Petite Interview de Julien Meilland

Retour sur l’exposition de Julien Meilland, Mes couleurs font bien ce qu’elles veulent.

Quel a été ton parcours pour en arriver à être artiste ?

J’ai d’abord commencé par m’orienter vers les métiers d’art. Je suis sorti des filières générales pour intégrer l’école Boulle à Paris. Là-bas mon regard sur l’art plastique s’est épaissi, en même temps que j’apprenais l’ébénisterie. Ces études m’ont beaucoup aidé à développer une sensibilité à l’art ainsi qu’à acquérir un savoir-faire, des méthodes et un rigueur qui me sont indispensables aujourd’hui. 

Présente nous en quelques mots ce qui caractérise ta démarche artistique.

Ma démarche artistique consiste principalement à travailler avec l’incertain, l’inattendu. En présentant du papier ou de la toile à la surface de bains d’eau colorée par de l’encre et des pigments, je remets la composition générale de la peinture aux mains du hasard. Je n’interviens pas manuellement sur le résultat de ces «trempages», par contre je sélectionne ceux que je veux garder. 

Tu te qualifies de peintre et de photographe, comment travailles-tu ces deux disciplines ? ce sont des pratiques que tu lies entre elles?

La peinture et la photographie sont des moyens d’expression que j’utilise rarement en même temps. Le plus souvent, j’alterne les périodes où je peins, avec celles où je fais de la photo.Ces pratiques sont en fait pour moi très peu liées, et j’aime que chacune ait sont propre temps, univers et esthétique. 

Quelles sont tes « recettes » pour tes « bains d’eau et de hasard » ? dis-nous en plus sur ton processus de réalisation.

Mon processus consiste à plonger du papier ou de la toile dans des bains colorés. Ces bains sont composés principalement d’eau et d’encres qui donnent en général la teinte dominante du tableau. À ce mélange s’ajoutent des pigments, qui apporteront les autres couleurs de mes images. Je n’imprègne pas la totalité de mes supports, afin que se dégage toujours une ligne d’horizon dans mes compositions. Cette ligne qui se dessine entre la partie imprégnée et celle restée vierge apporte de la profondeur, de la perspective. Elle donne à voir des paysages plus ou moins évocateurs, semi-figuratifs.

Qu’est-ce qui a donné l’idée d’une exposition en deux volets ? et pourquoi deux volets ?

J’ai eu l’idée de faire une exposition en deux volets afin de réunir mes peintures, et mes livres – plus théoriques – sous la même entité. Relativement proches dans le temps, ces deux expositions se répondent et se complètent. Elle ont le même nom, illustrent la même pratique et montrent parfois les mêmes images. Le fait de les organiser à Paris (où j’ai vécu 6 ans) et à Lyon (où je réside actuellement) m’a permis de partager ma peinture avec ma famille, mes amis, mes réseaux dans mes deux villes de cœur. 

Pourquoi avoir choisi le 11 rue Saint Bernard à Paris et L’Alcove à Lyon pour présenter ces deux volets ?

À Paris, le temps d’exposition a été un peu court, car je louais un « pop-up store », vers le Faubourg  Saint-Antoine. Le lieu se prêtait bien aux expos brèves et convenait parfaitement à ce que je voulais faire. En revanche, je savais en faisant ça que j’aurais un temps plus long à Lyon. Aujourd’hui l’Alcove me permet de profiter plus souvent de la galerie et de faire quelques permanences. 

Quels sont tes prochains projets/travaux artistiques ?

Pour l’instant j’ai très envie de retourner à l’atelier pour continuer à développer cette pratique artistique. J’aime autant le papier que la toile, et je continuerai par conséquent à peindre sur les deux types de supports. Et puis en ce qui concerne la photo, j’ai rendez-vous en janvier prochain, de nouveau à l’Alcove, pour montrer cet autre travail. 

Rédaction : Camila Ragonese

https://www.facebook.com/galerie.alcove/videos/653723048778572/
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